Chapitre 4 : L'entrainement d'Arthur
Au milieu de l’été, Dame Marguerite débute
l’entrainement d’Arthur au sol.
Elle ploie sa tête* et, avec l’un de ses pétales,
elle dépose Arthur au pied de sa longue tige.
Arthur est tout étourdi. Il voit le monde si grand
qu’il remonte sur sa maman lors du premier essai.
Maman Marguerite le rassure et lui
parle de ses nombreux talents :
Arthur est petit, il peut se cacher
facilement sous une roche.
- Mais maman, j’ai peur de me faire écraser.
Tout est si gros, je ne peux pas voir.
- Arthur mon chéri, tu peux sauter, marcher très vite
et tu possèdes une bonne vision.
- Je ne suis pas certain de chanter aussi haut
et fort que tous les oiseaux, s’exclame Arthur.
Mon Arthur, dit Dame Marguerite avec fierté,
tu chantes comme un rossignol
et tu es si intelligent !
Arthur reprend confiance en lui et il réalise
que tout ce que maman Marguerite et ses cousines
lui ont donné comme héritage.
Arthur est choyé* par la nature et il est aimé.
Lors du second essai, Arthur reste assis sur son postérieur
et examine ce qui se passe autour et au-dessus de lui.
Il mesure dans sa tête, la distance pour
se rendre à destination.
Plus les jours s’écoulent et plus Arthur avance
sur le chemin sans toujours sursauter.
Il apprend vite et bien.
Il découvre peu à peu l’herbe, les buissons,
les roches, les vers de terre…
Il apprend même à se faire des amis.
Avec sa voix de miel, il séduit les chenilles du boisé.
Puis un soir, Arthur réalise que maman Marguerite
perd des pétales, que son bedon se dégonfle,
que son rire est plus discret.
Arthur se colle contre sa maman…
Le moment est arrivé.
Maman Marguerite et petit Arthur
se regardent tendrement.
Une larme salée mouille notre vaillant chevalier.
- N’oublie pas, Arthur, tu traverses
la route pour te rendre au hangar
de Monsieur Haut-Bois.
Puis au printemps prochain, tu reviendras
parmi nous pour nous raconter tes aventures.
Je suis avec toi pour toujours.
Ton arme secrète est ta voix alors,
bon voyage mon chéri et à bientôt.