Chapitre 6 : Mademoiselle Lili
Arthur aperçoit une grosse roche.
Il monte dessus pour s’asseoir et regarder
sous ses petits pieds fatigués.
Alors qu’Arthur découvre que son mal lui
vient des ampoules qu’il s’est fait sous les pieds,
la terre se met à trembler.
Arthur, la petite araignée, tombe sur le sol.
Une grosse voix lui dit :
- Qu’est-ce que tu fais sur moi ?
Arthur n’en revient pas :
Une gigantesque tête sort du rocher où
il s’est assis. Cette tête a deux yeux immenses et une grande bouche.
- Excusez-moi Monsieur, bredouille Arthur.
- Mademoiselle ! Articule* sèchement la grande bouche
de la tête de géant sortie du rocher, je m’appelle
Mademoiselle Lili. Je suis une tortue.
- Pardon ? Monsieur…euh…pardon, Mademoiselle Lili !
Votre voix est si profonde et si grave, j’ai cru que…
- C’est bon ! C’est bon !
Mais que fais-tu sur ma carapace ?
- J’ai cru que vous étiez une roche.
Je me suis assis sur vous pour me soigner les pieds.
- Tiens, c’est bizarre : tu en as huit.
Et ils sont tous poilus.
Ils me chatouillent le dos ! Hi ! Hi ! Hi !
Et Mademoiselle Lili la tortue de poursuivre :
- Embarque sur ma carapace et je t’amène
près de l’étang. Là-bas, tu trouveras tout
ce dont tu as besoin pour soigner tes petits pieds.
En passant, où vas-tu comme ça tout seul ?
- Je vais au hangar de Monsieur Haut-Bois.
Je dois me mettre à l’abri pour l’hiver.
- C’est bon ! C’est bon !
Une fois ses huit pieds lavés, nettoyés,
Arthur s’endormit dans la carapace de Mademoiselle Lili.
- Atchoum ! Voilà, le premier bonjour de sa nouvelle amie.
Arthur ouvre grand les yeux et pouffe de rire.
- Tu me rappelles maman : je la chatouillais
avec mes huit pattes poilues et elle riait, riait…
- C’est bon ! C’est bon !
Puis Arthur s’étire si fort que sa tête se cogne
sur la carapace de Mademoiselle Lili.
- Allons, sortons à l’extérieur, petit.
Il fait beau et nous serons moins à l’étroit.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Arthur fait un brin de toilette
Avec la rosée du matin, mange quelques feuilles
de pissenlit et dit :
- Merci, Mademoiselle Lili. Je reviendrai.
- C’est bon ! C’est bon ! répond Mademoiselle Lili.